Depuis le mois de mars, tous les dimanche matins, le Collectif Citoyen Vigilance et Initiatives est présent sur le marché et le foirail. Voici leur appel :
Nous avons toujours autant de plaisir à rencontrer la population, à discuter, à échanger, à entendre des idées nouvelles, des ressentis. Souvent, la réflexion et le débat vont bien au delà du seul sujet de la réhabilitation du foirail. Ce constat nous conforte dans notre démarche de citoyenneté active.
Alors que la situation sanitaire et le confinement que nous subissons tous, limitent la venue des gens sur le marché, ce sont au total plus de 1600 personnes qui soutiennent notre action en ayant signé une des deux pétitions ( internet ou papier).
Ne pas entendre, ne pas écouter ces voix pourraient être ressenti comme du mépris, ou pour le moins comme de l’ indifférence.
Le foirail, les arbres, le vie de la commune sont l’affaire de tous.
Lien vers la pétition CHANGE.org = cliquez
De nouvelles démarches et actions sont prévues prochainement. Rejoignez le collectif !
Rappel de la loi environnement
La longue histoire mondiale des platanes
Platanes, nos amis… Vous êtes là, bien vivants, plus que centenaires .
Vos ramures aux larges feuilles atténuent les ardents rayons du soleil d’été.
D’ailleurs, les Grecs vous ont accordé ce nom «platanos» qui vient de la racine «platus», large et plat. En effet, tout est imposant chez vous : les feuilles dépassent vingt centimètres, le tronc peut atteindre plus d’un mètre de diamètre, la hauteur plus de vingt mètres.
Des spécimens exceptionnels nous étonnent par leur longévité : le platane d’Hippocrate, dans l’île de Kos, a plus de 2000 ans et mesure, avec plusieurs troncs au bois abîmé, quatorze mètres de circonférence.
A Paris,où c’est l’arbre le plus courant, un exemplaire atteint quarante cinq mètres de hauteur, celui du parc Monceau sept mètres de circonférence.
En Amérique, le platane d’Occident s’élance souvent au delà de cinquante cinq mètres.
Arbres majestueux, vous ornez les parcs, les cours d’école, vous bordez parfois encore routes nationales, cours d’eau et canaux. Sans vous, le Canal du Midi n’a plus le même attrait. Les places du Midi, sans vos ramures animées par le mistral, le chant des cigales, le doux gazouillis des fontaines ou les éclats de voix des joueurs de pétanque, n’auraient plus le même charme.
Vous êtes des arbres de vie. Les Crétois vous associaient à Gaîa, déesse mère de la Terre chez les Crétois et les Grecs, à Tanit, déesse de la fertilité chez les Carthaginois . Vos feuilles symbolisaient la main divine. Votre écorce, qui se desquame par plaques, en référence à la mue du serpent évoquait la régénération. En effet, le dieu grec guérisseur, Asclepios, était représenté avec son attribut, le caducée, baguette de platane ailée, autour de laquelle s’enroulaient deux serpents.
Votre bois est clair, dur et ferme, même si votre écorce paraît tendre et donc facile à entailler .
Combien d’entre vous portent encore comme des cicatrices bourgeonnantes les traces quasi indélébiles de cœurs entrelacés aux initiales d’amoureux transis ?
A Objat, vous avez été plantés en ce tout début du XXème siècle sur les restes de nos ancêtres.
Et oui, vos puissantes racines puisent dans des terrains où ont reposé des générations d’Objatoises et d’Objatois de 1781 à 1884. Le 24 juin 1779 «les principaux habitants (45) de la paroisse s’étaient assemblés pour délibérer et s’étaient prononcés en faveur de la translation».
L’essor du commerce de fruits et primeurs, de marchés et foires, en relation avec la création récente (1874) de la ligne de chemin de fer Nexon-Brive et du chemin routier de grande circulation d’Aurillac à Angoulême nécessitait alors de réserver un espace pour le négoce des bestiaux . Un foirail bien arboré fut aménagé, à proximité des lieux d’expédition. Par sa position, il devint, au cours du siècle dernier, le cœur vivant et très animé de la cité, attirant les jours de foire toute une population d’agriculteurs, de marchands qui viennent d’un grand quart ouest du département et au delà.
A la manière du poète Pierre de Ronsard (1524-1585), prenant la plume pour s’élever contre les bûcherons qui abattaient alors les chênes de la forêt de Gastine, nous pourrions redire :
« …Ecoute, Bûcheron, arrête un peu le bras,
Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas,
Ne vois-tu pas le sang lequel dégoûte à force
Des Nymphes qui vivaient dessous la dure écorce ?
Sacrilège meurtrier, si on pend un voleur
Pour piller un butin de bien peu de valeur,
Combien de feux, de fers, de morts, et de détresses
Mérites-tu, méchant, pour tuer les déesses ?… »
Yves
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