Apprentissage de la langue française en Sud-Corrèze - association Jardin d'Eden
Rédacteurs de l’article : Maryse Brillant - J-F Bousquet
L’apprentissage des langues et des fondamentaux en mathématiques sont à la base de l’intégration de tout individu dans la société dans laquelle il ou elle est né.e ou tout simplement vit, comme pour les étrangers par exemple ou les migrants. Savoir parler, écrire de façon correcte et fluide le français, savoir effectuer les opérations de base en mathématiques dans notre langue, voilà qui n’est pas aussi répandu que l’on croit, à fortiori pour les migrants (voir les études et statistiques montrant que 6 millions de personnes sont en difficulté rien qu’en France et plus de 3 millions en situation de « littératie » (le nouveau terme pour désigner l’illettrisme) - cf. le site www.jardindedenjfm.fr aux onglets Activités/Formation/ Apprentissage de base/Annexe/Annexe 2).
Parmi quelques solutions pertinentes, il existe une approche* pédagogique efficace autant que ludique, celle élaborée à la fin des années 50 par Caleb Gattegno pour l’enseignement des langues et des mathématiques (cf. Wikipédia- et surtout le site de l’UEPD). « Lecture et grammaire en couleurs » pour les francophones, « Silent way » pour les autres, étrangers et migrants, trop méconnus en France, ces outils sont particulièrement adaptés à ces dernières personnes en leur permettant d’arriver à parler et à écrire notre langue correctement, sans problème d’orthographe, de grammaire ou d’accent, et ce rapidement, en quelques 2 à 3 mois (ou plus, la durée variant selon le niveau de départ, et la régularité d’apprentissage).
Compte tenu de la difficulté de notre langue qui compte parmi les plus difficiles à apprendre, ce résultat ne découle pas d’une magie quelconque ni d’une « nouvelle méthode miracle », mais tient plutôt à des principes de base dont le but principal est de rendre les apprenants autonomes. Pour l’essentiel :
Une approche centrée sur l’apprenant :
L’enseignant n’est pas là pour transmettre des connaissances ni donner des modèles ou des réponses. Il s’attache donc à faire en sorte qu’ils puissent faire des découvertes, prendre conscience des faits de langue, établir des critères de justesse, s’entraîner, acquérir un savoir-faire et surtout, devenir autonomes dans leur apprentissage pour le devenir dans la langue. En parlant peu, l’enseignant se donne par ailleurs les moyens d’avoir, à chaque instant, une meilleure écoute et une plus grande disponibilité vis-à-vis des apprenants et de leur travail. L’enseignant reste le garant – indispensable – de l’exactitude de la langue (sons, prosodie, mais aussi lexique, syntaxe, niveau de langue…) et de son adéquation à la situation.
Un matériel aussi ludique que performant :
Le tableau sons/couleurs : des rectangles de couleurs différentes, chaque couleur correspondant à un son de la langue. Pour un travail très fin sur les distinctions phonétiques et prosodiques de la langue étudiée, tant au niveau de la production qu’au niveau de l’écoute et de la reconnaissance.
Les tableaux de mots écrits dans les mêmes couleurs que le tableau de rectangles. Ceux-ci contiennent le vocabulaire structural de la langue, environ 500 mots. L’utilisation de la couleur permet de lire directement et de prononcer correctement des langues aussi différentes que le japonais ou le russe, qui utilisent des signes inconnus des apprenants.
Le « Fidel », ensemble de tableaux qui affichent toutes les orthographes possibles de chaque son de la langue avec le même code de couleurs que celui du tableau de rectangles. Le Fidel est particulièrement utile lorsque la langue étudiée pose des problèmes d’orthographe, comme le français et l’anglais.
Les réglettes Cuisenaire, de différentes couleurs, servent sur proposition de l’enseignant dans les tout premiers cours, à créer des situations claires qui vont aider les apprenants à comprendre comment tel ou tel concept est exprimé dans la langue étudiée, et très vite les apprenants eux-mêmes inventent de nouvelles situations en utilisant les réglettes
Les images Silent Way, de la même taille que les tableaux, représentant des scènes de la vie courante. Dépouillées, elles invitent les apprenants à utiliser leur imagination pour avancer des interprétations. Elles servent à introduire le vocabulaire usuel et peuvent ainsi constituer un point de départ à des histoires créées par les apprenants ou à susciter des discussions.
Le pointeur (baguette télescopique utilisée autant par l’enseignant que les apprenants) crée la dynamique de la langue par la prise de parole au moment du pointage : l’apprenant se repère ainsi dans l’espace, la durée, le temps, l’ordre des lettres et le visuel, faisant ainsi un pont spatio-temporel et kinesthésique, puisqu’il ira aussi souvent qu’il en a besoin devant les tableaux, pointer ce qu’il a compris, ou pointer ce qu’il veut faire vérifier.
Des modes d’intervention adaptés :
Individuel, ou groupe, ateliers collectifs avec suivi personnalisé pour connaître les enjeux de chacun-e, sur base de volontariat avec l'engagement initial d'aller au bout du processus établi au départ entre chaque participant-e et l'intervenante.
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Intervenante : Médiatrice pédagogique formée par l’UEPD de Besançon*, tant en français qu’en mathématiques - Maryse Brillant propose cet accompagnement, soit sur place au siège de l’association
« Jardin d’Eden » à Champagnac-la-Prune, soit auprès de partenaires publics ou privés, organismes de formation ou collectivités qui ont compris tout l’intérêt d’une telle démarche.
*(UEPD = Une Education Pour Demain - l’association nationale héritière des enseignements directs de Caleb Gattegno)
Pour plus de renseignements sur le fond ou les modalités, consulter le site www.jardindedenjfm.fr, ou contacter directement le 06 25 72 32 69, ou par courriel : [email protected].
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