Voici les témoignages directs des lycéens de Brive devant leur lycée qu'ils bloquaient dès ce premier jour de rentrée après les vacances de Pâques.
La jeunesse, le climat et Emmanuel Macron
Merci à toutes celles et ceux qui ont pris le temps de répondre à mes questions et qui, ainsi, ont participé à l’écriture de cet article.
« Quelle politique écologique ? », « Ça me dégoutte », « J’ai très peur », voici ce que les jeunes répondent quand on leur demande ce qu’ils pensent de la politique écologique menée par Macron et ils sont unanimes : ça ne va pas du tout. « En fait on a l’impression que le gouvernement fait des trucs, par exemple sur les réseaux sociaux on a toujours pas mal d’infos dessus mais bizarrement quand on fait des recherches on se rend bien compte qu’il n’y a rien. » Surprenant ? Pas vraiment, c’est comme cela que Macron a mené l’ensemble de ses projets. Ce qu’il a annoncé comme étant un point majeur de son programme est en réalité quelque chose dont il ne se préoccupe pas du tout. « Ce qu’il fait c’est des mesures économiques, pas écologiques ». En effet pendant que les entreprises très polluantes comme Total réalisent des chiffres d’affaires toujours plus mirobolants les subventions à destination des associations qui luttent pour un avenir climatique viable sont coupées et ce n’est qu’un exemple. « On ne va pas du tout dans la bonne direction, on fait tout à l’envers ». L’énorme responsabilité que de sauver la planète retombe ainsi sur les jeunes : «On nous donne l’impression que c’est à nous de sauver le monde ». Mais comment pourrait-on sauver le monde si les personnes qui en sont responsables ne nous écoutent pas ? « Je me sens vraiment inutile », c’est un sentiment commun à la jeunesse : nous n’avons pas le droit de participer aux décisions politiques et devons laisser gérer le monde à des personnes préférant transmettre le problème aux générations futures qui n’auront donc pas d’autre choix que de vivre avec 1,5°C en plus, des millions de réfugiés climatiques, des inondations, des cyclones, des pénuries d’eau ou, au contraire, des tempêtes ne s’arrêtant jamais, des incendies, des ressources et une biodiversité qui s’épuisent. Alors qu’en fait « ça devrait pas être à nous de nous en occuper, ça devrait être à ceux qui en ont les moyens »
Nous avons peur. Notre gouvernement a créé une jeunesse anxieuse. Nous avons peur car « le temps passe, on a nos vies […] et le changement n’arrive pas », « on ne sait pas dans quel monde on va vivre et on ne nous apprend pas à nous préparer », « le manque de ressources, les réfugiés climatiques, tout ça… c’est sur que ça va créer de gros conflits ». Nous avons honte aussi, « on a tout détruit et on essaye même pas de le réparer », « on est entièrement responsable de l’effondrement de la biodiversité », « et c’est ceux qui émettent le plus qui vont le moins subir les conséquences, parce qu’ils auront les moyens de s’adapter, de trouver des solutions alors que ceux qui émettent le moins vont subir les vagues de chaleur, vont être obligés de migrer ». Et pour finir, nous sommes en colère, nous voulons être consultés et entendus, nous voulons la mise en place de vraies mesures pour lutter contre l’effondrement climatique, nous voulons pouvoir prendre des décisions car c’est nous que cela concerne le plus.
Néanmoins il reste de l’espoir, pour la plupart nous pensons que le changement est encore possible, mais il faut faire vite et il faut faire bien. De plus peut-être que les évènements actuels nous permettrons d’acquérir de nouveaux droits, de changer de système, car une chose est sûre, la jeunesse a besoin de changement et il s’agira éventuellement de la première étape vers la construction d’un monde plus responsable.
Céleste G.
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