L’histoire de la grève générale en France est jalonnée de moments forts, qui ont marqué les luttes syndicales et les conquêtes sociales. Parmi eux, on peut citer :
- La semaine sanglante (1871) : c’est le nom donné à la répression sanglante de la Commune de Paris, qui avait proclamé l’autonomie de la capitale face au gouvernement de Versailles. Les communards avaient tenté d’organiser une grève générale pour résister à l’armée, mais sans succès.
- La création de la CGT (1895) : c’est le premier grand syndicat ouvrier français, qui se revendique révolutionnaire et indépendant des partis politiques. Il défend l’idée de la grève générale comme moyen d’action privilégié.
- La catastrophe de Courrières (1906) : c’est le plus grand accident minier de l’histoire européenne, qui fait plus de 1000 morts dans le bassin du Nord-Pas-de-Calais. Il provoque une vague d’indignation et de solidarité dans le monde ouvrier, et déclenche une grève générale qui dure deux mois.
- La grande petite peur (1906) : c’est le nom donné à la panique qui saisit les classes dirigeantes face à la montée du syndicalisme révolutionnaire et à la menace d’une grève générale insurrectionnelle. Le gouvernement radical-socialiste adopte alors des mesures sociales pour calmer le mécontentement populaire.
- Le midi rouge (1907) : c’est le nom donné au mouvement social des viticulteurs du midi de la France, qui se révoltent contre la concurrence déloyale des vins frelatés et réclament une réglementation de la production. Ils organisent des manifestations massives et des grèves générales qui paralysent la région.
- La journée des 8 heures (1919) : c’est le nom donné à la revendication historique du mouvement ouvrier français, qui obtient après la Première Guerre mondiale la réduction du temps de travail à 8 heures par jour. Cette conquête sociale est le fruit d’une longue lutte, marquée par plusieurs grèves générales, notamment en 1906 et en 1917.
- Le Front populaire (1936) : c’est le nom donné à l’alliance électorale entre les partis de gauche (SFIO, PCF, Radicaux), qui remporte les élections législatives face à la montée du fascisme. Il forme un gouvernement dirigé par Léon Blum, qui lance un vaste programme de réformes sociales, soutenu par une mobilisation populaire sans précédent. Des millions de travailleurs font grève et occupent les usines pour obtenir des augmentations de salaires, des conventions collectives, des congés payés et la semaine de 40 heures.
Ces épisodes ont construit peu à peu les droits sociaux et le modèle social français, qui sont aujourd’hui remis en cause par les politiques néolibérales et les réformes structurelles.
A partir d'archives très peu connues, les historiens Miguel Chueca et Charles Jaquier (chargé de la collection Mémoires sociales aux Editions Agone) racontent l'histoire des luttes syndicales, à travers les idées et les actes qui ont marqué cet âge d'or et ont abouti aux conquêtes sociales qui fondent le monde du travail d'aujourd'hui.
Le Vendredi 26 Mai 2023 à 20h30, au Cinéma Le Paris Souillac.
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