2 communiqués d’associations d’anciens combattants

Deux communiqués ont été rédigés et envoyés par des associations d'anciens combattants suite à l'interview d'un résistant Corrézien de 98 ans par La Montagne et La Vie Corrézienne. Nous vous les partageons.

Communiqué de l'Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance de la Corrèze  (ANACR). Brive la Gaillarde , 16-05-2023
 

Comment salir (volontairement ou pas) la mémoire de la Résistance !
 

Des articles parus ce jour dans la presse locale (La Montagne) et nationale (Le Parisien ...), présentent comme une révélation « une affaire sensible qui risque de bousculer le discours mémoriel en Corrèze ». Si les auteurs de ces articles avaient pris la précaution élémentaire de se renseigner sur les travaux historiques réalisés sur le sujet et aux témoignages largement publiés, cela leur aurait évité de relancer une polémique stérile.

Nous rappelons que depuis des décennies les différentes éditions du livre « Maquis de Corrèze » (dernière édition en 1995), le livre de l'historien belge Bruno Kartheuser : « Les pendaisons de Tulle le 9 juin 1944 » en 2004, et le dernier  en date de Paul et Mouny Estrade, historiens universitaires « Léon Lanot premier maquisard de Corrèze » (Editions Le Puy Fraud, juin 2011, pages 146-147), font état du fait de guerre de Meymac  le 12 juin 1944. Tout y est dit et la vérité historique est établie, il n'est donc pas question de « bousculer le discours mémoriel » sauf à vouloir réécrire l'Histoire.

Aussi, affirmer que « nul ne savait » c'est avouer sa propre ignorance. Utiliser le terme de « charnier » en titre d'une première page du journal, s'il est propre à éveiller une certaine « curiosité » du lecteur, est d'une violence inouïe en renvoyant à des images contemporaines sur les médias et les réseaux sociaux. De même sur cette même page, évoquer « une quarantaine de soldats allemands » à retrouver, alors que dans les pages intérieures, pour qui sait faire une soustraction, on aboutit à une trentaine tout au plus (des exhumations ayant déjà été effectuées  dans les années 1960) c'est mensonger. (...)

(voir la suite du communiqué sur le site de l'Anacr / cliquez)

Communiqué du Collectif Maquis de Corrèze

Communiqué du Collectif Maquis de Corrèze par Pierre Pranchère, ancien résistant FTPF, cofondateur et secrétaire général du Collectif Maquis de Corrèze, ancien député de la Corrèze et Jean-Pierre Combe, président délégué. Le 17 mai 2023
 

Le 16 mai 2023, France 2 a diffusé à l’occasion de son journal de 20h un reportage intitulé « Un résistant révèle un massacre », portant sur l’exécution en juin 1944 par la compagnie FTPF de Meymac de soldats allemands faits prisonniers quelques jours plus tôt à l’occasion de l’attaque de Tulle par les résistants FTPF (7-8 juin 1944). Le même jour, et après la Vie Corrézienne du 12 mai, plusieurs journaux locaux (La Montagne) et nationaux (Le Parisien) reprenaient les mêmes éléments. Ce matin, c’était au tour de France Bleu de se mettre au diapason. Le Collectif Maquis de Corrèze tient à rétablir deux vérités concernant les faits relatés dans ces différentes occasions.

En premier lieu, cet événement est publiquement connu depuis plusieurs décennies, il n’y a là nulle révélation ou découverte. En second lieu, la décision n’émane en aucune façon du commandement allié qui n’a jamais eu d’autorité sur la Résistance intérieure.

La décision qui a mené à cette exécution a été prise par le commissaire aux opérations de l’interrégion B des FTPF, Marcel Godefroy, alias Colonel Rivière dans la Résistance. Il témoigne, dans l’ouvrage Maquis de Corrèze, après avoir rappelé les pendaisons de Tulle (9 juin), le massacre d’Oradour-sur- Glane (10 juin) et le massacre de 47 résistants FTPF à Ussel (10 juin) : « C’est dans cette disposition d’esprit, peu de jours après, que je suis amené à prendre une décision extrêmement grave. » La garde des prisonniers pose aux officiers du sous-secteur FTP A [Haute-Corrèze] de grandes difficultés et inquiétudes : immobilisation d’un détachement entier du 5e bataillon pour cette garde et surtout « les dangers pour les hameaux et la population avoisinant le camp, proies toutes désignées en cas d’expédition répressive » si un prisonnier vient à s’échapper ou si l’armée allemande découvre le camp et la présence des prisonniers. Godefroy poursuit alors en assumant d’avoir « donné l’ordre suivant : il sera demandé à chaque prisonnier qui se déclare opposé à Hitler s’il est prêt à se joindre à nous, à se battre avec nous contre les nazis. (...)

(voir la suite du communiqué sur le site de l'Anacr / cliquez)

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