Les opposants au département de Dordogne ont obtenu gain de cause devant la cour administrative d’Appel de Bordeaux. Celle-ci a estimé que chantier qui aurait défiguré ce site touristique majeur ne répondait pas à une «raison impérative d’intérêt public majeur».
C'est une victoire pour l'association citoyenne Patrimoine Environnement, qui a occupé le site plusieurs semaines en 2018.
Le chantier impliquait la construction d’une route de 3,2 kilomètres, pour un coût estimé entre 32 et 50 millions d’euros. Il visait à désengorger le village classé de Beynac - un des grands sites touristiques du Périgord, très fréquenté l’été.
Argument "procédure"
La conseil départemental avait ordonné le démarrage des travaux alors qu'une procédure était en cours. Les piles du pont sont posées dans la dordogne et de l'argent public sera une seconde fois dépensé pour les faire disparaître ... Le département de la Dordogne doit démolir les éléments déjà construits et remettre en état le site sous 12 mois.
Argument 2 : écologie
La vallée est classée réserve de biosphère par l’Unesco, elle est bordée par de célèbres châteaux, dont ceux de Marqueyssac, de Beynac et de Castelnaud. L’Association pour la Sauvegarde de la Vallée de la Dordogne (ASVD) a réussi à mobiliser plusieurs personnalités dont Stéphane Bern, Yann Arthus-Bertrand, Franck Dubosc ou Allain Bougrain-Dubourg. Elle n’a pas hésité à occuper le site en 2018, pour dénoncer un «massacre culturel et naturel».
88% d'opposition des citoyens
«Trois enquêtes publiques ont été menées en 1994, 2000 et 2017, et à chaque fois, le projet a été massivement rejeté par la population. La dernière a même récolté 88% d’avis négatifs», rappelle Kléber Rossillon, qui estime que «l’État aurait dû respecter l’opinion publique».À lire aussi : Périgord: le militant perché sur la grue de Beynac interpellé
Une pétition de 220.000 signatures a été remise aux ministères de la Culture et de la Transition écologique, fin 2017 - sans grand effet...
Un patrimoine gallo-romain détruit
Lors des fouilles préalables au chantier, un bassin gallo-romain a été mis au jour et la destruction de ce site a été commencée sans autorisation, malgré les appels des défenseurs du patrimoine auprès de la Ministre de la culture Françoise Nyssen, en 2018. «Ce dossier-là n’est pas clos, et l’État devra en répondre», prévient déjà Kléber Rossillon.
Pour prolonger : usine à Pellets de Bugeat-Viam
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