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Ciné débat peuple et culture 19 : la sociale – à Chenailler-Mascheix

La sociale de Gilles Perret (2016 – 84’)
vendredi 16 mars – 20h30 – salle polyvalente – Chenailler-Mascheix,
avec l’association culturelle et sportive, participation libre
projection précédé du film Carlitopolis de Luis Nieto (2006 – 3min), dans le cadre de la Fête du court-métrage
En 1945, les ordonnances promulguant les champs d’application de la sécurité sociale étaient votées par le Gouvernement provisoire de la République. Elles prennent origine dans le programme du Conseil National de la Résistance qui intègre « un plan complet de sécurité sociale […] avec gestion appartenant aux représentants des intéressés. » Un vieux rêve séculaire émanant des peuples à vouloir vivre sans l’angoisse du lendemain voyait enfin le jour. Le principal bâtisseur de cet édifice des plus humaniste qui soit se nommait Ambroise Croizat. Qui le connaît aujourd’hui ? 70 ans plus tard, il est temps de raconter cette belle histoire de « la sécu » D’où elle vient, comment elle a pu devenir possible, quels sont ses principes de base, qui en sont ses bâtisseurs et qu’est-elle devenue au fil des décennies ? Au final, se dressent en parallèle le portrait d’un homme, l’histoire d’une longue lutte vers la dignité et le portrait d’une institution incarnée par ses acteurs du quotidien.
Gilles Perret poursuit son travail d’histoire politique et militante, en revenant sur la genèse d’un dispositif qui relève plus d’un projet de société que d’un simple système mutualiste. Une conquête sociale permise par un rapport de force favorable à la classe ouvrière au sortir de la seconde guerre mondiale, que De Gaulle a tolérée, car il n’avait pas vraiment le choix de s’y opposer. Une révolution entamée par l’ordonnance de 1945 (l’acte fondateur) et mise en œuvre grâce au travail de Titan réalisé par le Ministre du Travail Ambroise Croizat et le Directeur général des assurances sociales Pierre Laroque. Accompagnés au local par la CGT qui a largement contribué à la création effective des caisses sur chaque territoire.
La sociale réhabilite la figure de Croizat, ancien ouvrier devenu député puis ministre communiste, oublié de l’Histoire au profit de Laroque à qui l’on attribue (un peu rapidement ?) la paternité de la Sécu. Gilles Perret revendique l’aspect politique de l’histoire, souligne le rôle essentiel de la CGT et du PCF, sélectionnant soigneusement ses témoignages d’historiens, sociologues, syndicalistes, médecins, tous clairement marqués à gauche. Le propos ne fait ni dans l’équilibre, ni dans la demi-mesure, sans pour autant trop se prendre au sérieux, se permettant des intermèdes moqueurs avec le MEDEF, la CFDT ou Rebsamen. Le ton est orienté, parfois un peu de mauvaise foi, mais revigorant. Car l’objectif n’est bien entendu pas de livrer un éloge mortuaire d’un système en voie de déconstruction, mais de participer à une prise de conscience de son importance, aussi bien concrète que philosophique.