D'après l'article "Le Populaire" le 25/04/2020 à 15h00
Amandine nous donne 4 techniques pour ne plus jamais aller en déchetterie pour déposer ses déchets verts !
Puisqu’il est désormais couramment admis que le monde de demain ne ressemblera pas à celui d’hier, autant prendre les devants en appliquant tout de suite de nouvelles résolutions. Et voici la première : à la déchetterie tu n’iras plus pour déposer tes déchets verts.
Amandine Dewaele est maître composteur du Réseau Compost Citoyen de Nouvelle-Aquitaine. Voici ses conseils simples pour se débarrasser de l’intégralité de ses déchets verts.
Conseil n°1
Composter, mais pas n'importe comment. D’abord le composteur. Il peut être issu du commerce, « on peut aussi faire un carré avec des palettes ou des planches, ou faire un tas », à l’ombre si possible.
Faut-il le couvrir ? Ce n’est pas une obligation, mais s’il est fermé, « l’hiver la matière organique continue son activité ». Qu’est-ce qu’on y met ? Tout est dans l’équilibre entre carbone et azote. « Il ne faut pas le remplir uniquement de tonte de gazon. On doit mêler des déchets secs carbonés et de la matière organique humide azotée. Si un des éléments manque, ça va ralentir le compostage, on produit des mouches ou des moucherons. »
Donc du gazon, des restes de légumes, pour l’azote, « mais aussi des agrumes, pour peu qu’on les coupe, des trognons de choux, etc ». Et pour le carbone : des feuilles mortes, de l’essuie-tout, de la paille, des boîtes d’œufs (déchirées), des rouleaux de papier toilette (bref du carton non imprimé), des brindilles de bois. On brasse le tout régulièrement avec une bêche pour oxygéner. On veille à ce que cela reste humide.
Ce que l’on y met pas : de la terre, de la cendre, de la litière d’animaux et plus généralement ce qui comporte des excréments d’animaux non végétariens, des mouchoirs en papier (on ne sait pas ce que deviennent les virus), de l’activateur de compost qui ne sert à rien.
2 : le Mulshing
Il s’agit de tondre son terrain plus haut, mais en laissant les déchets de tonte sur place. « Ça se dessèche, et ça disparaît vite ». Et puis, « pourquoi tout tondre ? Je conseille de laisser des espaces de vie, où peuvent se développer les plantes du jardin, souvent très mellifères ».
3 : pailler et repailler
Très bonne façon d'utiliser ses déchets de tonte : « On peut recouvrir les massifs, pailler ses plants de potager car ça enrichit le sol et garde la fraîcheur. » Pour les déchets de taille de haies, la meilleure solution est d’avoir un broyeur, d’emprunter celui du voisin ou d’en louer un. Les collectivités locales en mettent souvent à disposition.
Le broyat fait un excellent paillage. Sinon, « on peut laisser les branches, en les coupant un peu, le long des haies, ce qui fait des abris pour les animaux ». Même les résineux, peu appréciés pour le paillage, « on peut s’en servir pour pailler les hortensias ou les rhododendrons. Ça se transforme, comme le reste ».
4 : faire des "lasagnes"
Prévoir un rectangle au sol d’au moins 1 x 2 m. Installer sa matière : une couche de cartons non imprimés, une couche de branchages fins, une couche de paille ou de déchets organiques de cuisine non compostés, une couche de feuilles mortes, une couche de tonte de gazon... La technique de la lasagne consiste à alterner les couches de carbone et d’azote, jusqu’à ce que ça fasse 40 cm de haut minimum. On finit par une bonne couche de terreau, de compost ou de terre. Il faut arroser chaque couche. (un grillage anti-souris peut être posé sous la base de la lasagne)
Ensuite, on plante. « Pas des semis, pas de plantes racines comme les pommes de terre ou les topinambours, mais on peut mettre des pieds de tomates, des courges, ou des fleurs annuelles comme les œillets d’Inde ». On paille autour des plants, « et c’est très productif ».
Ces conseils sont fournis pas Amandine D. de Vagabunda.fr (voir aussi les animations et ateliers)
Jean-Louis Mercier
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