Voir aussi : appel à manifestation (cliquez)
En 2022, l’ONU comptait près de 58 millions de personnes réfugiées ou exilées à travers le monde.
Le rapport indiquait que l’immense majorité avait fui dans un pays voisin (72%). Les principaux
pays d’accueil sont la Turquie, l’Iran, la Colombie, l’Allemagne et le Pakistan.
En France, les demandeurs d’asile sont soumis à des démarches administratives complexes, sans
droit de travailler, sans places d’hébergement suffisantes, parfois avec la seule aide médicale
d’Etat alors même que le droit d’asile est internationalement reconnu par la Convention de Genève
de 1951 et inscrit dans la Constitution française. Les démarches pour accéder à un titre de séjour
continuent d’être difficiles, y compris en matière d’asile. En 2022, la France a enregistré 16% des
demandes d’asile faites au sein de l’UE, l’Allemagne 25%.
Contrairement aux idées reçues, les conditions d’arrivée et d’accueil en France sont globalement
mauvaises et les perspectives de régularisation et de regroupement familial très limitées. Dans la
majeure partie des cas c’est la situation dans les pays de départ qui est déterminante et pousse
les personnes à migrer. Entre autres facteurs, on compte l’absence de perspectives, le chômage
massif des jeunes, l’insécurité et parfois la guerre. Les raisons de rejoindre une destination plutôt
qu’une autre peuvent relever de la connaissance et/ou de la présence de proches ou de personnes
de même nationalité, de la situation économique et sociale du pays ou de la langue parlée.
Migrer a un coût et nécessite des ressources, notamment pour financer le voyage, avoir des papiers, etc. Les personnes qui quittent leur pays sont en moyenne en meilleure santé, plus instruites, et disposent de plus de ressources que la moyenne de leurs compatriotes. Par exemple, 51% des personnes immigrées en France sont titulaires d’un baccalauréat ou diplômées de l’enseignement supérieur. Toutefois, l’absence de reconnaissance de nombreux diplômes étrangers privent souvent les personnes des emplois auxquels elles pourraient prétendre. Pour les pays hôtes, les migrations peuvent être bénéfiques à l’Etat : d’après une étude menée entre 1980 et 2015, les migrations ont permis d’accroître le PIB par personne et d’améliorer les finances publiques dans 19 pays de l’OCDE, dont la France.
Les conditions d’accès à la protection sociale sont très restrictives pour les personnes étrangères,
même lorsqu’elles travaillent, cotisent et paient des impôts. Par exemple, pour bénéficier du RSA,
les personnes qui ne sont pas issues de l’Union Européenne doivent à minima être titulaires
d’un titre de séjour depuis au moins cinq ans. A cela s’ajoute la complexité des dossiers et des
formulaires à remplir qui placent les étrangers en première ligne des populations exclues de
certains droits ou prestations.
Concernant l’aide médicale d’Etat, elle ne représente que 0,5% des dépenses de santé et seulement
la moitié des personnes qui pourraient en bénéficier la sollicite. Par ailleurs, si l’aide médicale
d’Etat était supprimée, cela ne permettrait pas de réaliser des économies et engendrerait au
contraire des dépenses de soins plus importantes pour la collectivité car il faudrait prendre en
charge des personnes qui présentent des pathologies à des stades plus avancés.
En 2012, suite à une décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne, la France a supprimé
du code pénal le délit de séjour irrégulier des étrangers sous le coup d’une mesure d’éloignement.
Si l’entrée irrégulière sur le territoire français est toujours un délit, ce dernier reste encore à
prouver après étude de la situation des personnes concernées, dont certaines arrivent en France
pour effectuer une demande d’asile.
En 2022, plus de 43 000 personnes ont été placées dans un centre de rétention administrative
(CRA). La France a été condamnée pour la 11ème fois par la Cour européenne des droits de
l’homme en 2023 pour avoir enfermé des enfants, dont des bébés, dans ces centres.
Sources :
Agence des Nations Unies pour les réfugiés, Désinfox Migrations, Institut de recherche et documentation en économie de la santé, Institut national de la statistique et des études économiques, Paris school of economics.
CONTRE LES IDÉES REÇUES, EMMAÜS AGIT POUR L’ACCUEIL DIGNE DES PERSONNES EXILÉES
EMMAÜS PORTE 25 REVENDICATIONS POUR UNE SOCIÉTÉ HOSPITALIÈRE, ÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE. ÊTRE « SANS-PAPIER» N’EST PAS UN DÉLIT
Suite à la forte implication de l’abbé Pierre en 1996 pour soutenir les familles de l’Eglise SaintBernard, à Paris, le Mouvement Emmaüs n’a cessé de se mobiliser en faveur de l’accueil digne
des personnes exilées. De la jungle de Calais au collectif Article 13 pour la liberté de circulation,
en passant par de très nombreuses actions institutionnelles ou citoyennes pour défendre ou
chercher à obtenir de nouveaux droits, le plaidoyer et l’interpellation sur ces sujets se sont
renforcés d’année en année.
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