Épicerie “vente en vrac”, court débat arrivant jusqu’en Corrèze

Le point de départ de la controverse : un reportage France5 “La Course au Vrac” assez dénonciateur des limites et début de dérive de la vente en vrac dans certaines enseignes. (lien tout en bas de cet article)

Ce qu’en pense “Le Silo” à Argentat.

On ne s’étendra pas au Silo sur ce qui fait notre marque de fabrique, je comprends la colère de nos confrères de petites épiceries vrac indépendantes.

Mais, je suis très heureuse que la télé montre le vrai visage du vrac dans la grosse distribution. Je suis heureuse que nous ayons obstinément éliminé les fabricants et producteurs “vracs” qui se vantent de distribuer leurs produits également dans la grande distribution.

Je suis heureuse qu’enfin on dise que certains n’hésitent pas à déballer des petits paquets de 500 g pour faire croire que c’est du vrac. On soulignera au passage ce que nous vous répétons à longueur de semaine : oui certains producteurs ont préféré renoncer aux gros conditionnement pour des raisons de bénéfice. (Ce n’est donc pas un problème uniquement de grosse distribution…quoique…) On répétera encore que si nous n’avons pas tel ou tel produit chez nous, c’est qu’il n’existe pas en vrac.

La solution ? Ethique, éthique, et encore éthique. Et ça, nous les petits, c’est notre force !

« La Course au vrac » – Reportage France5

Stop aux emballages, à bas les paquets en tous genres, et vive le vrac ! Mais ce nouveau mode de consommation à la mode est-il aussi vertueux qu’il le semble ? Aussi bon pour l’environnement que pour la santé ou le porte-monnaie ? Enquête sur un mode de distribution en plein essor.

Même si vous n’êtes pas un adepte des magasins spécialisés et que vous avez l’habitude d’acheter vos pâtes, riz et autres cacahuètes au supermarché du coin, ça ne vous a sûrement pas échappé, ce bout de rayon où désormais vous pouvez vous approvisionner en vrac. C’est-à-dire au poids. Vendus non empaquetés, ces aliments ne créeraient pas de déchets et seraient donc « bons » pour l’environnement, car qui dit pas de déchets, dit pas de pollution, et pas d’émission de CO2. Certains y croient dur comme fer, à l’instar de Victoire MacGarry, fondatrice de Ma Petite Ferme : « Moi, j’ai ouvert mon magasin avant tout pour changer les mentalités, pour permettre aux clients qui veulent réduire leur consommation et leurs emballages de le faire […]. Aujourd’hui on s’est rendu compte que réutiliser un contenant, c’est mieux que de recycler, puisqu’on ne reproduit pas un emballage, on le réutilise. »

Mais est-ce aussi simple ? Si, en apportant ses propres pots, le consommateur renonce effectivement aux plastiques, cartons et autres blisters nocifs pour la nature, que se passe-t-il en amont dans la filière, avant l’arrivée des produits en magasin ? Selon Didier Onraita, créateur de Day by Day, la première chaîne d’épiceries en vrac de l’Hexagone, « on n’abolira jamais la protection de la marchandise ; il ne faut pas imaginer des choses inimaginables ; il ne pleut pas du muesli ou du riz… on doit à un moment les protéger des agressions extérieures, de la poussière, de l’humidité… ».

En résumé, le zéro déchet n’est pas encore à l’ordre du jour. Plus étonnant, pour l’Ademe (l’Agence de la transition écologique), qui mène une grande étude sur le vrac, l’intérêt de ce type de distribution reste à démontrer. Tout simplement parce que, comme l’explique Clément Fournier, rédacteur en chef de Youmatter (média spécialisé dans le développement durable) : « L’emballage permet de mieux protéger la denrée, et en théorie de réduire ainsi le gaspillage alimentaire. Pendant le transport et le stockage, les rongeurs ou les mites alimentaires vont plus attaquer le produit en vrac qu’emballé. » Sans oublier les pertes dans les magasins : « (Par exemple), il suffit de 1, 2, 3 % de sucre gaspillé sur toute la masse achetée par l’enseigne pour que ça crée un impact environnemental très important parce que la production du sucre a plus d’impact que l’emballage. »
Pour bien faire, il faut donc redoubler d’efforts et apprendre à bien gérer les quantités achetées. Avec la démocratisation du vrac, présent désormais dans de nombreuses grandes surfaces, d’autres questions surgissent concernant le prix et l’origine des produits, mais aussi leur conservation dans les rayons ou l’état d’hygiène des trémies. Là encore rien n’est simple, et ça varie d’un magasin à l’autre.
Pour rendre la filière plus vertueuse et conquérir de nouveaux marchés, des militants comme Damien et Marion Breteau se sont lancés récemment dans la culture en France de plantes venues d’ailleurs, tel le quinoa, originaire des plateaux andins ; Pierre Géraud-Liria et sa femme Salomé, eux, ont parié sur un drive à Toulouse qui propose également des produits frais et même du fromage en bocal : « Si on veut que les gens consomment responsable, il faut leur faciliter la vie. Nous, on y croit. » La révolution du vrac est-elle en marche ?

Documentaire (52 min – 2021) – Auteure-réalisatrice Françoise Cros de Fabrique – Production Eclectic, avec la participation de France Télévisions

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