Justice et Urbanisme en Corrèze
Ce jeudi 4 juillet, le tribunal correctionnel de Brive, en Corrèze, a rendu un verdict qui fait écho à une problématique plus large concernant les habitats légers illégaux dans la région. François Fleury, propriétaire du terrain sur lequel sont construites des cabanes à Chasteaux, a été relaxé des poursuites engagées contre lui. Ce jugement intervient alors que le département de la Corrèze a récemment adopté une charte pour lutter contre la prolifération de ces habitations illégales, phénomène connu sous le nom de "cabanisation".
La Relaxe de François Fleury
Les habitants des cabanes du Sorpt, à Chasteaux, peuvent enfin souffler. Depuis plusieurs années, ils étaient au cœur d’un conflit avec la municipalité concernant la légalité de leurs habitats. François Fleury, défenseur du principe de la désobéissance fertile, qui prône un mode de vie sobre et proche de la nature, a été accusé d'avoir réalisé des travaux non autorisés entre 2019 et 2023 et d'avoir aménagé un terrain dans une zone interdite par le plan de prévention des risques. La mairie de Chasteaux, partie civile dans cette affaire, a subi un sérieux revers avec cette décision.
Le tribunal a estimé que les faits reprochés à François Fleury étaient prescrits, entraînant ainsi sa relaxe. Par conséquent, les cabanes n'ont pas à être démantelées, une décision qui a provoqué la colère et l’incompréhension du maire de Chasteaux, Jean-Paul Fronty. "On officialise une zone de non-droit à Chasteaux, où les règles en matière d'urbanisme ne sont pas les mêmes qu'ailleurs," a-t-il déclaré.
La Désobéissance Fertile : Un Mouvement National
C'est dans ces mêmes cabanes de François Fleury qu'a été lancé le mouvement "désobéissance fertile", un courant qui prône la vie en harmonie avec la nature, devenir "gardien du vivant", développer une plateforme de prêt de terrains, dans une pédagogie large et fouillée, des plans de maison ...
Consultez les nombreux articles sur : Désobéissance Fertile (desobeissancefertile.com)
Ce mouvement a depuis pris une envergure nationale, avec un livre écrit par Jonathan Attias et une mobilisation bien ancrée dans divers canaux d'information alternatifs. La "désobéissance fertile" s'est ainsi érigée en symbole de résistance écologique, attirant de nombreux adeptes à travers le pays.
La Charte contre la Cabanisation
Face à la multiplication d’habitats légers illégaux, le département de la Corrèze a décidé d’agir pour endiguer ce phénomène. Le 29 novembre, des maires du département ont signé une charte pour les aider à faire respecter le droit. Cette initiative, soutenue par le procureur, le préfet de la Corrèze, les forces de l'ordre et l'association des maires de la Corrèze, vise à rappeler aux élus les leviers dont ils disposent pour combattre ces installations illégales.
Le préfet de la Corrèze, Étienne Desplanques, a souligné l’importance de cette charte : "On ne peut pas accepter que 99% des gens respectent le droit et ceux qui ne le respectent pas ne soient pas sanctionnés. Cette charte est un appel aux maires : vous n'êtes pas seuls face à ce phénomène de construction illégale, vous avez des pouvoirs et vous pouvez compter sur les services de l'État pour vous aider."
Les outils anti-cabanes fournis par la préfecture (Page du site de la Préfecture de Corrèze)
Deux modèles de société ?
La décision de justice relaxant François Fleury met en lumière les tensions entre les aspirations écologiques de certains citoyens et les efforts des autorités pour maintenir l’ordre urbanistique. Tandis que les défenseurs de la Désobéissance Fertile revendiquent un mode de vie en harmonie avec la nature, sans autorisations officielles, les autorités locales, appuyées par l’État, cherchent à réguler ces pratiques pour assurer la sécurité et le respect des lois.
Pour en savoir plus, consultez nos autres publications sur la "désobéissance fertile" et sur le décret contre la cabanisation en Corrèze en cliquant ici et ici.
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